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Aucun
lieu n'est plus cher à l'homme que le coin de terre où
le hasard de la naissance l'avait placé. Le charme d'Annaba,
baptisée successivement Hippone l'antique, Bouna l'arabo-ottomane,
Bône la française, vient incontestablement
de sa situation géographique et de son merveilleux cadre
naturel. Elle doit sa grâce et sa beauté à
l'éclatante lumière de son ciel, aux courbes harmonieuses
de son golf, à l'immensité de ses plaines irriguées
par l'oued Seybouse, à ses superbes plages et calanques,
à sa verte compagne, à son massif forestier de l'Edough
et enfin à la réserve naturelle d'El Kala. De tout
temps, explorateurs et visiteurs ne manquèrent pas d'admirer
et de vanter sa beauté. A ses enfants qui ont dû
la quitter, elle entretient d'incurables nostalgies.
Mais de nos jours la ville et sa proche banlieue offrent une réalité
bien plus amère et moins idyllique. Sa marque d'élégance
qui faisait sa réputation d'antan disparaît peu à
peu sous la poussée anarchique des lotissements sordides
et inélégants. Les chemins jadis bordés d'eucalyptus
ombreux et d'olivier séculaires ne sont,
hélas, plus que des rues caillouteuses pleines de soleil. L'agitation trépidante et l'essor de
la démographie ont saigné à blanc la ville.
La loi de l'urbanisme est quasi inexistante. On construit à
la hâte, n'importe où et n'importe comment, sans
plan d'ensemble, sans souci d'homogénéité
et d'esthétique.
Bien entendu, on ne peut nier le besoin de la ville en matière
de logement et d'infrastructures inhérentes à l'habitat
mais faut-il pour autant que leurs réalisations se fassent
au détriment de l'environnement et des espaces vitaux ?
Autres préoccupation d'ordre écologique : Les gestes écologiques
les plus élémentaires sont totalement ignorées, notamment durant
la grande période estivale.
Des sites, jadis vierges et sauvages, sont chaque été
transformés en de véritables dépotoirs ménagers,
dont les détritus sont dispersés au gré du
vent dans la nature.
Quant aux vestiges historiques, qui représentent l'âme
et la mémoire d'une région, tels que la Vieille Ville,
des édifices coloniaux, certains cimetières et mausolées,
des fortins et autres monuments mégalithiques sont livrés
à la nature et aux maraudeurs. Même les ruines de l'honorable Hippone sont gravement
menacées par les eaux, la végétation et,
plus dramatique encore, par le vandalisme.
Ne pas évoquer cette regrettable réalité c'est cautionner ce vandalisme
social, écologique et culturel.
En attendant des jours meilleurs, je vous invite à découvrir ou
à redécouvrir la cité plusieurs fois millénaires, qui malgré tout,
tente de conserver son cachet de "Bône la coquette".
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Copyright © Kamel - Annaba et sa région
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