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Parc National d'El Kala
Le
caractère exceptionnel d'El Kala réside dans sa
réserve naturelle théoriquement protégée
qui laisse le visiteur de cette région admiratif et contemplateur.
Crée en 1983, Le Parc National s'étend sur une superficie
de 76438 ha. Situé au nord-est de l'Algérie, il
est limité à l'est par la frontière algéro-tunisienne,
au nord par la mer, à l'ouest par le Cap Rosa, au sud par
les contreforts du djebel El Ghorra. Le Parc est composé
d'une mosaïque d'écosystèmes forestiers, lacustres,
dunaires et marins, lui conférant une haute valeur biologique
et écologique dans le bassin méditerranéen.
Sa flore, sa faune et son patrimoine culturel lui ont valu son
inscription en tant que réserve de la Biosphère
par l'UNESCO en 1990. Cependant, ce fleuron de la biodiversité méditerranéenne est en totale déperdition. Plusieurs aménagements touristiques et routes ont été réalisés tout autour du parc.
Ecosystème lacustre
Trois
grands lacs d'importance internationale, sont disposés
en arc de cercle autour d'El Kala : le lac Mellah (eau salé),
réserve intégrale de 860 ha (lagune unique en Algérie),
est en contact avec la méditerranée par un chenal.
C'est un écosystème d'une richesse considérable,
car il dispose en plus des apports aquatiques marines (poissons,
crustacés), des sources de montagne. Le lac Tonga (eau
saumâtre) et le lac Oubeïra (eau douce) sont des lacs
poissonneux, plus ou moins profonds et d'une superficie respective
d'environ 2600 ha et 2200 ha. Ces zones humides sont situées
sur la voie de migration de dizaines de milliers d'oiseaux venant
d'Europe et d'Asie soit pour hiverner, et certains pour se reproduire,
soit pour faire une halte après l'épreuve de la
traversée de la Méditerranée avant d'entamer
la suivante, la traversée du Sahara. C'est en hiver en
effet que la région d'El Kala prend son importance internationale
de centre de biodiversité avec ses lacs considérés
comme le plus important site d'hivernage ornithologique du bassin
méditerranéen. Cet écosystème lacustre
constitue le dernier sanctuaire pour la survie de certaines espèces
rares et endémiques. A ce titre le lac Tonga et le lac
Oubeïra ont été inscrit, en 1982, sur la liste
Ramsar relative aux zones humides d'importance internationale.
En ratifiant le traité Ramsar (ville iranienne où
fut adoptée en 1971 la Convention sur les zones humides)
l'Algérie a bénéficié d'une aide internationale
pour entretenir ce vaste réseau de migration des oiseaux,
à l'échelle du monde.
Richesse faunistique
En
raison de la diversité des écosystèmes et
des niches écologiques, une importante faune vit dans cette
région. Ainsi le groupe des mammifères est représenté
par 40 espèces connues et recensées dont 9 chiroptères
(chauve-souris) et 2 espèces marines, le phoque moine et
le dauphin commun. Mais le mammifère emblématique
de la région est le cerf de Barbarie ; c'est une espèce
endémique et reste la seule espèce connue de cervidé
africain. L'hyène tachetée ou rayée, le renard
roux, le chacal doré, le lynx caracal, le chat sauvage,
la genette, la mangouste, le porc-épique se font de plus
en plus rares. Le sanglier, comme partout en Algérie, prolifère
dangereusement. La loutre, espèce protégée
à l'échelle mondiale, vit discrètement dans
les eaux du lac Oubeïra. Quant aux deux espèces de
tortues marines, les plus connues dans la région, la tortue
caouane et la tortue verte, florissantes il y a si peu de temps,
ont régressé de façon inquiétante
à cause de leurs plages de pentes perturbées par
la multiplication des routes et le développent
des zones d'expansion touristiques.
Le Parc abrite également 25 espèces de rapaces,
dont le balbuzard pêcheur et le vautour percnoptère
; 9 espèces d'oiseaux marins, dont le cormoran huppé
et le goéland argenté ; 64 espèces d'oiseaux
d'eau, dont la poule sultane, la sarcelle marbrée et surtout
deux espèces de canards, le fuligule nyroca et l'erismature
à tête blanche, qui ont contribué au classement
international des zones humides d'El Kala parce qu'elles rassemblent
chaque hiver une forte proportion de leurs effectifs mondiaux.
Ecosystème forestier
La flore de la réserve d'El Kala compte environ 850 espèces
qui représentent le tiers de la flore algérienne.
Elle est constituée de plantes aquatiques, d'un ensemble
de plantes faisant partie des cortèges floristiques du
chêne liège, du chêne zèen et de certaines
très rares, la châtaigne d'eau et le nénuphar
jaune qui tapissent la surface du lac Oubeïra, dont c'est
la seule station dans le Maghreb. L'écosystème forestier
est composé principalement de forêts naturelles telles
que le chênes zèen et le chênes liège
abritant de nombreuses essences comme le châtaignier et
le chêne vert, et de forêts de reboisements à
savoir le pin maritime et l'eucalyptus. Par endroit grâce
à l'action de l'homme, le cèdre a repris sa place
dans la région. Les sous-bois sont évidemment très
riches. Le chêne vit en symbiose avec la bruyère,
qui fournit la matière première pour la petite fabrique
locale de pipes. Arbousier, myrte, ciste, romarin, laurier noble...
embaument de leurs senteurs enivrantes la montagne quand ce n'est
pas les genêts qui dorent les maquis.
L'aulnaie de Aïn Khiar
L'aulnaie
de Aïn Khiar (Commune de Berrihane) est une petite zone marécageuse
qui se situe au nord de la plaine agricole d'El Tarf. Ce petit
écosystème, fragile et original, reçoit en
période hivernale les eaux des crues de l'oued El Kebir.
C'est un milieu extrêment rare de zone humide naturelle
de la région méditerranéenne qui peut être
considéré comme un site d'importance internationale.
Les formations d'aulnaies se caractérisent par une composition
spécifique du peuplement d'oiseaux qui les exploite. Elles
se composent d'arbres de grande taille, pouvant atteindre 20 m
de hauteur en moyenne.
Le Lac des Oiseaux
A
45 Km à l'ouest d'El Kala, se trouve le Lac des Oiseaux classé
également réserve naturelle. C'est un lac d'eau douce d'une superficie
de 120 ha en période hivernale et 70 ha en période sèche. Malgré
sa taille réduite en été, il abrite toutefois la
nidification de nombreuses espèces rares. Sa flore est également
très riche, et pour certaines espèces c'est l'unique station.
Le marais de la Mekhada
Le
marais de la Mekhada se situe à 20 Km à l'est de
la ville de Annaba et à 45 Km à l'ouest de la ville
d'El Kala. C'est un immense bassin marécageux, occupant
la partie centrale de la plaine de la Mafragh. Lieu de confluence
de l'oued El Kébir et de l'oued Bounamoussa, il est séparé
de la mer par un cordon dunaire (plage El Battah). D'une profondeur
de 0,5 à 1 mètre, sa surface est recouverte à
plus de 80% d'une végétation émergente constituée
principalement de scirpes. C'est ici que se regroupe la plus grande
concentration d'oiseaux d'eau du complexe de zones humides de
la région d'El Kala. Le marais abrite habituellement 20000
à 30000 oiseaux d'eau en hiver. En été, le
marais héberge la nidification de plusieurs espèces
intéressantes, dont au moins une, l'erismature à
tête blanche, qui est à un stade critique de son
cycle de vie.
Le lac Fetzara
Outre
les lacs d'El Kala, on distingue à 18 Km au sud-ouest de la ville
d'Annaba, près de la commune de Berrahal, l'un des lacs les plus
étendue d'Algérie : le lac Fetzara (Garât Fzara). Sa superficie est estimée
à plus de 20000 hectares. Le fond du lac est à 10 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Ce lac
est une réserve naturelle d'une
richesse ornithologique remarquable et particulièrement en hiver
où il constitue un quartier d'hivernage d'une grande importance
à l'échelle régionale et internationale.
Ecosystème marin - Ecosystème dunaire
Le
littoral d'El Kala s'étend sur environ 50 Km entre le Cap Segleb
(ou Cap Roux) et le Cap Rosa. Il est composé de formation corallienne
abritant plusieurs espèces de poissons. Bien qu'interdite par
une loi de 1998, la pêche du corail rouge prend des proportions
alarmantes en Algérie. Les fonds marins sont infiltrés par les courants d'eaux douces
riches en nutriments provenant des lacs côtiers et qui, au fil
du temps, ont façonné un monde sous-marin d'une incomparable beauté
où foisonne une vie aquatique qui singularise les rivages de la
réserve d'El Kala. Le littoral est formé également de plages,
de dunes, de falaises de grès et de grottes qui sont des lieux
de nidification de nombreuses espèces d'oiseaux. La fixation des
dunes littorales, d'une altitude variant entre 20 et 120 m, est
tributaire d'une végétation abondante et diversifiée.
Patrimoine écologique et historique d'El Kala
Les
plages d'El Kala et ses criques naturelles sont d'une beauté
exceptionnelles. On y distingue principalement l'étendue
poudreuse de la plage de la Messida, réputée pour
son sable particulièrement fin. La plage est traversée
par l'oued Messida longeant les vestiges d'une ancienne fonderie
de plomb argentifère provenant de l'ancienne mine du Kef
Oum Tboul datant de 1856 (frontière algéro-tunisienne). Le Cap Rosa marque la limite
entre le golfe d'Annaba à l'est et celui d'El Kala à
l'ouest. Le promontoire, recouvert principalement de maquis et
de chênes, est coiffé d'un phare. La couleur ocre de la roche locale réfléchissant
une teinte rosé au levé et au couché du soleil
lui aurait donné son nom "Cap Rose" ou "Cap
Rosa". Le paysage boisé environnant est traversé
par des cours d'eau qui descendent jusqu'à la plage où
s'abreuvaient il n'y a pas si longtemps les bêtes sauvages
tels que les fameux cerfs de Barbaries. D'autres criques vierges,
dont on ne soupçonnait pas l'existence, sont aujourd'hui
accessibles depuis l'ouverture de la nouvelle route sur le littoral
entre Annaba et El Kala (ancien tracé romain).
Le
Parc est en outre un site à vocation écotouristique
par excellence. Il comprend plusieurs stations d'intérêts
visuels dont les plus remarquables sont : le Cap Segleb, le djebel
El Ghorra culminant à 1202 m d'altitude, les forêts
de chênes-lièges de Bougous, le barrage Meksna ou
encore le splendide paysage montagneux d'El Kifane. Le patrimoine
historique du Parc d'El Kala remonte au paléolithique inférieur
(- 1,8 million d'années à - 100 000 ans). C'est,
également la région du pays qui a donné le
plus de pièces en volume pour la période puniquo-libyque.
Le Parc recense à ce jour plus de 150 sites historiques
dont les plus remarquables sont localisés sur les hauteurs
de Bougous, la zone d'El Aïoun, celle d'Oum Teboul jusqu'aux
Cap Segleb et enfin autour des Lacs jusqu'à la Vieille Calle.
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