Hippone la Royale. Les ruines d'Hippone, recouvertes en partie par des siècles de terres charriées par les fréquents débordements des oueds Seybouse et Béjjima, n'avaient jamais particulièrement intéressé ni les autochtones ni les archéologues au lendemain de la conquête françaises. Ces derniers paraissaient avoir admis qu'il ne resta plus grand chose de l'ancienne citée chrétienne et que, seuls, les aqueducs captant les eaux de l'Edough, les citernes d'Hadrien, quelques colonnes et chapiteaux et le pont romain traversant la Béjjima en étaient les ultimes vestiges. Il faut attendre 1870, après la découverte de la première mosaïque enfouie dans le sous-sol d'une propriété coloniale (Chevillot) pour que s'ouvre l'aventure archéologique d'Hippone. C'est à partir de 1947, qu'émergera la personnalité de l'officier de marine Erwan Marec qui, jusqu'en 1963, il associera son nom à Hippone par son travail opiniâtre, conclu par des ouvrages qui demeurent encore aujourd'hui une référence bibliographique incontournable. Sur les 60 ha que recouvrait approximativement la ville antique, 25 ha ont pu être sauvés du développement urbain. Il aura fallut plus d'un demi siècle de travail acharné, l'équivalent de 2,50 m de hauteur de terre, pour sortir définitivement Hippone de huit siècles d'oubli.